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Pour les amateurs d’art et de culture, Yamanashi compte de nombreux musées ; nous vous parlions notamment du Musée d’art départemental et de sa magnifique collection de peintures de Millet et d’autres représentants de l’école de Barbizon, du musée consacré à l’artiste américain engagé Keith Haring, ( External link ) ou encore du musée Shingen ( External link ), qui retrace l’histoire du samurai vedette de la région.

La ville de Hokuto en particulier, en plus de ses vastes espaces naturels, regorge de galeries d’art et de musées tous plus intéressants les uns que les autres, parmi lesquels le musée des peintures bouddhistes Gen Adachihara.

Le bâtiment a plus des allures de résidence privée que de musée, mais il s’agit d’un vrai joyau que je ne peux que vous recommander si vous êtes de passage dans ce coin de Yamanashi !

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C’est Mme Chiyuki Adachihara, (belle-fille de l’artiste), qui nous guide à travers l’exposition des peintures de Gen Adachihara, et commence par nous en dire plus tout d’abord sur le parcours singulier de l’artiste. Née en 1929 dans une famille pauvre de Yamanashi, Gen est la deuxième d’une fratrie de six enfants et doit donc s’occuper de ses frères et sœurs lorsque sa mère décède, alors qu’elle n’a que 12 ans.

Gen n’avait à l’origine aucune prédilection pour l’art ; c’est par hasard, lors d’une visite au musée national de Kyoto, qu’elle voit pour la première fois des mandalas bouddhistes, ces supports visuels destinés à la méditation. Elle en sort bouleversée et décide de se lancer elle-même dans la création de mandalas ; dans ce processus, elle garde en permanence en tête le souvenir de sa mère décédée. Alors que certains artistes découvrent leur talent dès le plus jeune âge, Gen a déjà passé la trentaine lorsqu’elle se prend de passion pour les mandalas. Ne disposant d’aucun savoir préalable, elle étudie le dessin par elle-même, en visitant des musées et en se procurant des livres dans lesquelles elle peut copier des modèles.

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Éblouie par l’explosion des couleurs utilisées par Gen Adachihara, et le niveau de détail de ses peintures, j’ai été convaincue que même en commençant à apprendre sur le tard, il était possible de réaliser par la suite des œuvres d’une qualité magistrale !

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En regardant certains mandalas de près, on se rend compte que ce qui paraît être une frise de motifs décoratifs représente en fait… Des milliers de têtes humaines dessinées une par une !

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On retrouve ce même motif sur le plafond peint en noir et or, absolument hypnotique.

Cette visite fut aussi l’occasion d’en savoir plus sur les préceptes du bouddhisme. La peinture monumentale ci-dessous montre par exemple quel style de vie adopter afin de pouvoir accéder au paradis, et les différentes « classes » attribuées en fonction de la vie que l’on a menée (si l’on a commis des crimes, mangé ou non de la viande, appris et ensuite diffusé les principes du bouddhisme auprès d’autrui etc.).

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Après avoir terminé l’exposition et vous êtes imprégné de l’esthétique bouddhiste, vous pouvez vous essayer (pour un coût supplé au shabutsu 写仏 : littéralement « peinture de Bouddha », ou en l’occurrence d’une figure du bouddhisme, dans une salle dédiée qui offre une vue magnifique sur les montagnes environnantes.

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Un moment comme suspendu dans le temps. J’ai eu l’impression en effet que ce temps de concentration pour produire la plus belle peinture possible, et embellir le visage de la divinité que j’ai choisie (compte tenu de mes capacités artistiques limitées…) fut un moment privilégié de reconnexion avec moi-même. 

Tout d’abord vous devez commencer par vous familiariser avec la manière de tenir le pinceau. Pour les personnes qui comme moi n’ont absolument aucune aptitude pour le dessin, pas de panique ! On vous fournit un papier calque qui vous permet de suivre et d’imprimer les lignes du modèle grâce à un stylo bille. Une fois cette première tâche effectuée, vous pouvez alors repasser les lignes au pinceau trempé dans l’encre noire. J’ai opté pour ma part pour Kannon, divinité de la merci, tandis que mon ami Diego se porte sur Jizo, protecteur des voyageurs et des enfants.

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Repassage du modèle au stylo bille

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Le modèle une fois les lignes repassées à l’encre noire

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L’étape tant attendue de la mise en couleur !

Mme Adachihara nous guide bien sûr tout au long du processus. L’usage des couleurs est entièrement libre ; le but est en effet de créer un personnage que l’on aime et qui nous correspond, celui-ci vers qui l’on peut se tourner lorsqu’on a envie de confier ses soucis.

Une fois notre peinture terminée, on ressent un certain épuisement, mais aussi une vraie satisfaction ! Je crois que l’on peut dire que le shabutsu s’apparente à une forme de méditation et de purification de l’esprit, et pour cette raison, je ne peux que recommander de vous prêter à l’expérience.

Accès et informations

Adresse
2358-5 Takanecho Murayamahigashiwari, Hokuto, Yamanashi 408-0019

Le musée se situe à environ 40 minutes en voiture de Kofu, non loin d’autres points d’intérêts de Hokuto. Par exemple, à seulement une quinzaine de minutes en voiture, vous trouverez le restaurant ROCK, où vous pouvez déguster un des riz au curry les plus célèbres de la région, accompagné d’une bière artisanale locale !

Dates et horaires d’ouverture
Du 20 mars au 30 novembre : fermé les mardis et mercredis (si jour férié, le musée est ouvert)
Du 1er décembre au 19 mars : accès uniquement sur réservation

Droits d’entrée du musée
Adultes : 600 yen
Collégiens : 300 yen
Ecoliers et plus petits: entrée gratuite
Shabutsu : 2000 yen (droits d’entrée au musée inclus)

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Photo en compagnie de Mme Chiyuki Adachihara et de nos œuvres, Jizo-sama et Kannon-sama!


 

Publié le

  • January 21, 2021

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